L’incidence professionnelle d’un militaire de carrière

Mr D. a été victime d’un grave accident de service dans les suites duquel il a été radié, des années plus tard, de l’armée.

Dans le cadre de la procédure engagée pour lui par Me Catherine CHEVALLIER devant le Tribunal Judiciaire de BAYONNE, l’assurance du responsable demandait le rejet pur et simple de la demande d’indemnisation de l’incidence professionnelle subie par Mr D. compte tenu de l’arrêt de ses perspectives de carrière et de sa radiation.

L’assurance arguait que Mr D. pouvait volontairement mettre un terme à sa carrière à n’importe quel moment et qu’il n’y avait donc aucune certitude qu’il aurait continué toute sa carrière au sein de l’armée, à plus forte raison comme parachutiste. Les aléas de sa carrière professionnelle ne sont pas connus et il existe donc des incertitudes sur l’évolution de celle-ci. Elle précisait que la simulation de solde et la reconstitution de carrière produites n’avaient aucune valeur.

Me CHEVALLIER a rappelé dans son assignation que : « Mr D. ne peut plus être parachutiste. Il a été reclassé dans un emploi subalterne sans intérêt. Il ne peut plus poursuivre son métier, qu’il aimait tant, de militaire. Il aurait du avoir une belle carrière dans l’Armée : il était fait pour ça, comme en témoignent notamment ses feuilles de notes militaires. En outre, sa carrière a été bloquée à cause de l’accident au grade de caporal chef et même arrêtée puisque placé en arrêt longue maladie, il a été déclaré inapte à tous postes en 2017 et il a été rayé des cadres (mise à la retraite d’office) au 01.04.2019, alors qu’il devait finir sa carrière adjudant chef en 2044. »

Le Juge de BAYONNE a alloué 50 000 € à Mr D. car « les troubles séquellaires de l’accident ont entrainé un préjudice professionnel certain puisqu’il n’a pu reprendre son activité professionnelle que sur un poste aménagé en comptabilité, n’a plus pu être parachutiste ni être désigné pour des opérations extérieures. Les séquelles subies ont entrainé son inaptitude à exercer ses fonctions et il a finalement été rayé des cadres de l’armée en 2019.

Sa qualité de travailleur handicapé a été reconnue en janvier 2016.

Ses difficultés de réinsertion professionnelle sont donc établies au vu de ces éléments.

… Toutefois il n’est nullement envisageable d’indemniser l’incidence professionnelle selon le mode de calcul opéré par le demandeur en considérant qu’il aurait réalisé toute sa carrière au sein de l’armée et suivant l’évolution évoquée par Mr D.

Son préjudice tenant à sa dévalorisation sur le marché du travail sera indemnisé par une somme de 50.000 euros. »


LISTE DES DOCUMENTS MEDICAUX NECESSAIRES A L’EXPERTISE

En complément de l’article du 17 novembre dernier, il convient de préciser les documents purement médicaux indispensables au dossier :

  • Fiche de liaison des pompiers
  • fiche d’entrée des urgences
  • Tout le dossier médical hospitalier
  • Bulletin de situation (entrée / sortie)
  • Fiche infirmières
  • Compte-rendus d’entrée et de sortie (ex : centre de rééducation fonctionnelle)
  • Toutes les ordonnances de médicaments
  • Toutes les prescriptions de kiné, d’examens…
  • Les relevés de kiné et de soins infirmiers
  • Compte-rendu de chaque visite
  • Frais médicaux (orthèses, lit médicalisé, tapis anti dérapant, etc)

Aux victimes, sachez que…

I – Au niveau médical

Tout d’abord, il est essentiel à la sauvegarde de vos droits de victime que vous pensiez immédiatement à :

  • Déclarer le sinistre (l’accident) à l’organisme de sécurité sociale dont vous dépendez  dans les 15 jours et à votre compagnie d’assurance (assurance « habitation » pour les piétons ou cyclistes et assurance « véhicule » pour les conducteurs ou passagers de tout véhicule terrestre à moteur) dans un bref délai. Les proches peuvent également procéder à cette formalité dans le cas où la victime directe est dans l’incapacité de la faire.
  • Obtenir, si vous êtes hospitalisé :
    • Le certificat médical initial, décrivant vos blessures et mentionnant votre incapacité temporaire de travail (ITT) c’est-à-dire votre incapacité à effectuer les travaux de la vie courante,
    • le bulletin d’hospitalisation,
    • le compte rendu opératoire,
    • le bulletin de situation
    • la fiche de liaison pompier
    • la fiche d’entrée des urgences…

Elles doivent vous être remises par le service des urgences ou le service administratif. Vous pouvez également obtenir, sur simple demande, votre entier dossier médical + tous courriers reçus et émis par votre médecin référent. Ces copies sont facturées par l’hôpital.

  • Obtenir, à votre retour à domicile des certificats médicaux de votre médecin traitant justifiant :
    • votre besoin d’une aide de vie (aide ménagère) à raison de X heures par jour pendant X jours,
    • un soutien scolaire pour les enfants,
    • un aménagement ou des matériels de mobilité spécifiques…
  • Demander auprès de votre employeur une allocation de présence parentale pour vous occuper de votre enfant blessé. Elle sera versée, si vous pouvez en bénéficier, par la Caisse d’Allocations Familiales. Si vous êtes sans emploi, cette demande doit être adressée directement à la CAF.
  • Garder par devers vous tous les justificatifs de frais qui ne vous sont pas remboursés.

II – Au niveau juridique et administratif

En tant que victime, vous avez le droit de :

  • porter plainte,
  • vous constituer partie civile dans le cadre de la procédure pénale afin de faire reconnaître votre qualité de victime,
  • avoir recours à votre propre avocat. Le choix vous appartient quoiqu’en dise votre compagnie d’assurance. Vous pouvez également organiser seul la défense de vos intérêts.
  • obtenir gratuitement de la part de votre compagnie d’assurance d’une copie de la procédure pénale (procès verbal de police ou de gendarmerie).

Enfin, vous pouvez bénéficier dans vos contrats d’assurance de garanties vous permettant une prise en charge des frais en relation avec l’accident, le versement d’indemnités, le paiement des échéance d’un crédit… Veillez à bien regarder leurs conditions générales et particulières.

Spécialisée en droit du dommage corporel, je suis bien entendu à votre service pour vous aider, vous épauler, vous conseiller et gérer pour vous votre dossier.

Catherine CHEVALLIER, avocat à PERIGUEUX

Expertise et liquidation des préjudices

Dans sa décision du 31 août 2021, le juge du Tribunal Judiciaire de PERIGUEUX rappelle que :

« Le rapport d’expertise, contre lequel aucune critique médicalement ou juridiquement fondée ne peut être retenue, constitue une base valable d’évaluation du préjudice subi, sans qu’il soit opportun de l’homologuer.

La fixation du préjudice relève du pouvoir souverain du juge, qui doit en rechercher toute l’étendue. Cependant, le juge est lié par les demandes des parties et ne peut aller au-delà.

L’expertise amiable, comme l’expertise judiciaire, constitue un élément de preuve qui, dès lors que ladite expertise a pu être discutée par les parties dans le cadre du débat contradictoire, peut être invoquée par elles au soutien de leurs prétentions, le tribunal usant de son pouvoir souverain d’appréciation des éléments qui lui sont soumis pour prendre sa décision. »

Dans une affaire qu’elle introduit ce mois-ci au Tribunal Judiciaire de BERGERAC, Maître CHEVALLIER va justement à l’encontre des conclusions médicales de l’expert judiciaire car elles sont l’opposé de l’appréciation juridique de l’imputabilité du dommage, telle que développée par la jurisprudence au sujet de l’état antérieur de la victime.

Cabinet fermé

Le Cabinet de Maître Catherine CHEVALLIER, avocat à PERIGUEUX, sera fermé le vendredi 12 novembre toute la journée.

Il sera également fermé les 23 et 24 décembre 2021.

Il ne sera pas répondu au téléphone. Aucune réception client ne sera assurée.

Merci de votre compréhension.

La CARPA

  • La Caisse des Règlements Pécuniaires des Avocats (CARPA) contrôle, sécurise, valide les fonds remis à l’avocat dans le cadre d’un acte juridique ou judiciaire.
  • La CARPA a deux principales missions : la gestion des maniements de fonds d’une part, la gestion du service de l’aide juridictionnelle et le financement de l’accès au droit d’autre part.
  • Après le versement de fonds, cet argent est confié à la CARPA régionale et y reste pendant un délai normalement de trois semaines. En réalité, la fin du décaissement est aléatoire et avoisine plutôt un mois. Des dysfonctionnements sont malheureusement fréquents et impactent le jour où le client reçoit effectivement son argent.
  • L’encaissement et le décaissement se font par chèque ou par virement.

Entretien de la propriété et aide humaine

Suite à son accident, Mr F. connait des difficultés pour l’entretien de sa propriété (bois de plusieurs hectares).

Me CHEVALLIER a demandé à ce qu’il perçoive une indemnité visant l’aide apportée par son fils désormais, pour l’entretien de cette forêt.

L’assurance adverse et l’auteur de l’accident se sont opposés à cette demande présentée devant le juge de BERGERAC.

Ce dernier a toutefois fait droit à la demande proposée de 10 heures par an à titre viager (à vie) aux motifs que :  » la demande qui ne présente aucun caractère excessif est suffisamment étayée. En effet, même si l’expertise n’a pas expressément retenu ce poste de préjudice, il se déduit nécessairement des constatations médicales que l’intéressé n’est plus en capacité d’entretenir sa propriété depuis l’accident dont il a été victime et qu’une aide extérieure lui est indispensable. La somme de 3384 € lui sera donc allouée de ce chef de préjudice. »

Jugement du tribunal correctionnel de BERGERAC statuant sur intérêts civils du 6 mai 2021

Contestation de paternité

Dans sa décision du 13 septembre 2021, le Tribunal Judiciaire de PERIGUEUX a fait droit à la demande du client de Me Catherine CHEVALLIER : il n’est pas le père biologique de l’enfant de son ex compagne et en conséquence, la reconnaissance de paternité faite par lui est annulée ; l’enfant ne portera que le nom de sa mère ; aucune des demandes de dommages intérêts n’est accueillie.

La mère (qui se savait enceinte au moment où elle a commencé sa relation amoureuse avec Mr X) sollicitait en effet 1 500 € de préjudice moral, arguant qu’elle devait dès lors faire face seule à l’abandon de son fils par Monsieur…

Il en était de même du mandataire judiciaire représentant l’enfant : sans aucune preuve, il demandait 3 000 € compte tenu du fait que désormais « l’enfant n’aura plus de papa » et que « il va nécessairement souffrir de la situation ».

Le juge a suivi la défense de Me CHEVALLIER et rejeté ces demandes.

Pour l’enfant le juge indique que « aucun élément fourni (tel que certificat médical ou élément scolaire) ne permet de confirmer le fait que l’action effectuée a des conséquences sur le bien être de l’enfant.

Le fait pour un individu de reconnaître un enfant dont la filiation paternelle n’était jusqu’alors pas établie ne peut pas être considéré à lui seul comme fautif pour cette simple raison que la conformité de la reconnaissance à la vérité biologique n’est pas une exigence légale. »

Pour la mère le juge écarte sa demande d’une simple phrase : « elle ne peut contester le fait qu’elle était au courant du fait que Mr X avait procédé à la reconnaissance de l’enfant alors même qu’elle était au courant du fait qu’il n’était pas le père biologique. En conséquence, elle sera déboutée de sa demande. »

Maître CHEVALLIER sera absente du 6 au 20 octobre 2021 inclus

Durant l’absence de Me Catherine CHEVALLIER le cabinet reste bien entendu ouvert, aux heures habituelles (9h-12h & 14h-17h).

Mme ZERWETZ, secrétaire et Mme DA COSTA, juriste pourront utilement vous renseigner si nécessaire.

Mais favorisez les mails ou les courriers, car Me CHEVALLIER en a connaissance via son téléphone, où qu’elle soit dans le monde !